La bienheureuse
L'arrivée de Violette a quelque peu modifié la disposition des meubles chez nous, et il se trouve que, maintenant, le lit a une place centrale. Très centrale même, puisque j'y passe un temps fou. Je crois que je suis même devenue "bed addict"...
N'allez pas croire que je suis en pyjama toute la journée, sous la couette : non non non, c'est le dessus du lit que j'affectionne, et puis la tête de lit aussi, sans oublier le chevet.
J'y mange, j'y lit, j'y regarde des films, j'y téléphone, j'y donne le bib à Violette, je l'y fait jouer, j'y surfe sur internet, j'y parle à Violette, qui, souvent, se trouve à portée de main et de voix, près de moi, sur sa peau d'agneau posée sur le lit.
Il n'a pourtant pas perdu sa fonction première de lit : j'y dors et j'y bien plus encore aussi. Mais quand même, ça me questionne cette attirance pour le lit, qui me fait délaisser complètement le canapé et la petite table.
Je me sens comme Philippe Noiret dans Alexandre le bienheureux, avec tout à portée de main.
Ou comme Tryphon, finalement.
Voilà, je ne sais pas ce que ça signifie, surtout quand je réalise tout ça au moment de reprendre le boulot : sûrement la manifestation d'une de mes nombreuses contradictions...